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Tout le reste n'est que littérature...

10 octobre 2012

Modiano Cantabile : la petite musique de la recherche du temps perdu de Patrick Modiano....

Parus quasiment en ce même temps de rentrée littéraire, qui de Modiano, Echenoz, ou encore de Pascal Quignard saura nous convier et nous conforter le mieux dans notre irrépressible besoin de lire ? Besoin de Lire dé lire, besoin de lire de dire, qui mieux que Modiano pour donner envie d'écrire ?

Paris, 1965, Paris 2012, Paris d'hier et d'aujourd'hui, Ville passée, ville réellement imaginaire, ville de tous les passés qui constituent notre présent...

Enquête sur une femme et ses amis dans le milieu interlope du Paris post-colonial des années 60, rive gauche, sur les chemins de la connaissance du souvenir.

Jean, le narrateur, écrivain lui-même, carnet de note à l'appui, tente de se souvenir de cette Dannie, une jeune femme qu'il a connue quelques mois dans sa jeunesse, et qui a peut-être "tué quelqu'un". A travers une enquête qu'il mène et que d'autres, (différemment, à leur façon, comme l'inspecteur Langlais qui  avait interrogé dans cette affaire le jeune Jean de l'époque), ont menée, Modiano nous entraine dans les mystères du temps qui  passe, est passé et qui constitue notre souvenir et notre identité bien présents dans un temps devenu ainsi immobile.

"Pourtant, je n'ai pas rêvé", tels sont les premiers mots du nouveau roman noir de Modiano.

Le temps est immobile, tel un palimpseste d'époques passées plus ou moins anciennes, devenues immémoriales grâce au pouvoir de la mémoire. Cette mémoire elle-même agitée par les remugles de rêves greffés sur un passé perdu mais qui transpire encore à travers les vestiges topographiques inscrits dans le carnet de note du narrateur en quête de vérité. Comme cet inspecteur qui finira par "lâcher l'affaire", la quête de Modiano est sans fin, toujours à la recherche du temps perdu, du sens de certaines rencontes dans un Par(ad)is perdu des années 60.

Grâce à ce carnet sur lequel sont déposés "des noms, des numéros de téléphone et aussi des textes courts  qui ont peut-être quelque chose à voir avec la littérature", ainsi que l'écrit le narrateur du livre dès la première page, on est dores et déjà en présence decette quête perpétuelle, perpétuelle recomposition autour d'un même thème, celui de la mémoire et du temps perdu.

 

La vie est un songe émaillé de rencontres hasardeuses, de références littéraires et d'arrangements avec la réalité qui n'est rien d'autre que le discours que l'on construit grâce à l'oeuvre littéraire qui s'inscrit en faux et à travers le temps devenu immobile.

Jean n'a pas rêvé, mais Modiano est encore parvenu à nous faire rêver le temps de cette enquête romanesque, rêver que l'on peut re-composer sa vie comme on écrit ces quelques lignes, pour se sentir exister.

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